2018 – Un millésime de champion 

Une séquence récolte qui commence mi-août et finit mi-octobre. Rentrez dans l’histoire du millésime 2018 :

Aux infos, dans les journaux, sur internet… vous avez dû apprendre que les vendanges ont été avancées cette année en Champagne, en Alsace, en Bourgogne et sans doute ailleurs. Dans le Languedoc, la date se situe à peu près au même moment que les années précédentes.

A l’Arjolle, c’est le jeudi 16 Août que démarre les vendanges. En premier, le Chardonnay, à la main afin de sélectionner les belles grappes compactes et ne laisser que les plus lâches pour les cuvées « dernière cueillette » & Equinoxe Chardonnay. Suite de la récolte à la machine, une semaine plus tard, avec le Muscat Petits Grains, le Sauvignon blanc et le cépage Viognier.

Pendant que les sécateurs cliquettent, heure après heure, jour après jour, François naviguent dans les vignes, sentant le sol meuble là où l’air due au labour a permi de diminuer l’impact de l’été caniculaire. C’est la période où il faut « ressentir l’esprit » du millésime.

Sur la carte météo d’Août, le Languedoc est rouge abricot, on frôle les 34 en fin de journée. Après les aléas climatiques du printemps préjudiciables, Dame Nature s’est montrée généreuse cet été, livrant un mois d’Août caractérisé par une chaleur persistante. Grâce au travail formidable réalisé par toute l’équipe vigne, les vignes sont belles, les raisins sains, la récolte prometteuse sur tous les cépages et les maladies sont contenues.

A partir de Septembre, les choses sérieuses commencent pour les rosés et les rouges. Elles s’annoncent très bien. Les grappes sont pleines, les grains gonflés alors qu’il n’a pas plu ou presque depuis quatre mois. Quel joli terroir! Mi-Septembre nous débutons les vendanges des rouges (Syrah, Cabernet Franc, Grenache) pour le Rosé et continuons, fin Septembre, cette fois à la main avec la Syrah. Une vinification en macération carbonique pour la cuvée Équilibre. La technique consiste à mettre les grappes entières, non éraflées et non foulées, dans une cuve hermétique saturée de dioxyde de carbone. Il se produit alors une fermentation intracellulaire. L’utilisation de la macération carbonique est intéressante pour les caractéristiques particulières qu’elle confère au vin; des arômes typiques de fruits frais, une coloration plus soutenue ou encore une baisse d’acidité.

La période « dure » de l’été est derrière nous : le temps change, l’air bien plus frais le matin (10°C), beau et chaud l’après midi (27°C), une belle amplitude thermique. Climat méditerranéen parfait pour une belle maturité, donnant un excellent équilibre sucre/acide prometteur pour la suite de la vinification.

Cette année, les conditions sont parfaites pour décider le jour idéal des vendanges de chacune des parcelles du domaine, sans que la météo ou les maladies (ou le marché…) ne le fasse pour nous. Très peu de gens imaginent le travail, la réflexion, les hésitations, les décisions qui sont en amont d’un verre de vin que l’on déguste.

Nous clôturons le mois de Septembre par la vendange du Chardonnay pour la fameuse « dernière cueillette », cette cuvée si spéciale… Si vous ne l’a connaissez pas encore, lien vers son article ici .

Octobre, le jour se lève de plus en plus tard : vous l’avez remarqué, c’est l’Automne. Les feuilles ne tombent pas encore, mais l’équinoxe est là et c’est l’heure de vendanger les derniers rouges ; Cabernet Sauvignon/Franc & Carménère mais également la vendange tardive de Muscat Petits Grains. La maturité des grains nobles est magnifique. Les conditions sèches du mois d’Août et de Septembre ont bonifié la maturité du Muscat pour une belle concentration des baies en sucre.

Ici, jusqu’à ce changement de saison, nous pouvons tout nous permettre, nous ne craignons rien ou presque. Après, c’est moins sûr et ça se confirme la deuxième semaine d’Octobre. Météo France annonce un joli épisode de pluies. Il est urgent de se presser, mais… lentement.

 

Le 9 octobre, nous y sommes, dernier jour de vendanges et il pleut. C’est l’automne, sauf à Paris, où c’est encore l’été, parait-il. Le dernier raisin rentré, nous assistons à un joli épisode Cévenol… Après six mois de sécheresse, cette pluie intense va apporter à la nature et aux vignes, ce dont elles ont besoin.

Maintenant place au travail en cave… La dégustation des premiers jus montre un millésime qui se définit par son peps et une expression aromatique fantastique. Années en 8 comme 1998, chaude et solaire, annonce un millésime joyeux marqué par la victoire…

En attendant, mise en bouteille du millésime 2017 à découvrir au caveau 🙂

A bientôt, Les Arjollains